Le puit de carbone de l'océan austral serait moins efficace que prévu
Selon l'émission les années lumière du 20 mai dernier, nous apprenions qu'une recherche importante est parue dans la revue Science du 18 mai dernier. Nous y apprenions que les puits de carbone océanique ne serait pas aussi efficace que prévu pour capter le gaz carbonique.
Premièrement, un puits de carbone est un endroit sur Terre ou il est possible de stocker ou de fixer le carbone pour qu'il ne s'échappe pas dans l'atmosphère et donc qu'il n'accentue pas l'effet de serre. Les deux principaux puits de carbone sur Terre sont les océans et les forêts absorbant chacun le quart des 8 milliards de tonnes de CO2 que les activités humaines émettent chaque année.
La réponse à laquelle répondait l'article est « quelle est l'effet du réchauffement planétaire sur les puits de carbone? ». Cette question est importante car elle fait partie des incertitudes du GIEC pour les modèles de prévision de réchauffement planétaire.
Ils ont étudié l'océan austral entre 1981 et 2004 pour déterminer la quantité de carbone stocké par cet océan au fil des ans. Aujourd'hui, l'importance de cet océan est énorme, celle-ci capte environ 15% des émissions de CO2.
Premièrement, de quelle façon fonctionne le puits de carbone océanique? Il y a en surface dans l'atmosphère et en surface dans l'océan du CO2. La quantité entre les deux s'équilibre et il y a toujours autant de CO2 dans l'eau que dans l'air. Donc, s'il y a plus de CO2 dans l'air, il devrait y en avoir plus dans l'eau pour que le système soit en équilibre. Une fois que le CO2 est dans l'eau et s'il ne retourne pas dans l'atmosphère, il descend au fond de l'océan. Il y reste plusieurs centaines d'années pour ensuite remonter à la surface.
Corinne Le Quéré, océanographe et auteur principale du rapport, nous apprenait que plus la vitesse du transport du CO2 vers le fond est rapide, plus le puits de carbone est efficace. Une fois que le carbone est à plus de 400 mètres environ de la surface, on peut le considérer stocké. Il est isolé de l'atmosphère et ne reviendra pas avant plusieurs centaines d'années. Le résultat de ses recherches est que le puits ne se comporte pas comme prévu. Alors que les émissions ont augmenté de 40%, la capacité d'absorption du puits est restée stable.
L'hypothèse retenue est que les vents austral ont augmenté entre 1981 et 2004 augmentant ainsi le mélange du CO2 océanique et poussant le CO2 du fond de remonter à la surface pour augmenter la quantité de CO2 en surface. La surface de l'eau étant déjà chargée, le CO2 atmosphérique a donc moins de possibilité d'entrer dans l'océan.
La vitesse des vents aurait augmenté pour deux raisons. La première est la diminution de l'ozone stratosphérique qui a refroidi l'atmosphère élevé et a donc augmenté les vents en antarctique. La seconde raison est le réchauffement planétaire lui-même. Le réchauffement planétaire n'étant pas uniforme et réchauffant plus rapidement le nord que le sud a bouleversé la pression atmosphérique ainsi que les vents.
La question qui ressort de cette recherche est « faut-il craindre un emballement dans l'océan austral? » Comme la quantité de CO2 stocké dépend du réchauffement planétaire et que le réchauffement planétaire dépend de la performance des puits de carbone, on peut se demander si l'on assiste à un cercle vicieux. Selon Corinne Le Quéré, la réponse serait oui, d'autant plus que la quantité de CO2 atmosphérique a tendance à augmenter si la température augmente et ce, même sans tenir compte des activités humaines.
Il s'agit donc d'une bien mauvaise nouvelle pour l'évolution du climat.
Dernière modification le 07/08/2007 @ 14:01 par Nick
Écrit le: 07/08/2007 @ 15:58
Ça ressemble aussi à ce qui se passe en Angleterre (si je me souviens bien). Ils ont réussi à diminuer leur production de CO2 de 8%, mais la nature, suite au réchauffement du climat, a compensé ce 8% en dégageant plus de GES.