My sister's keeper (Ma vie pour la tienne)
Anna, une fillette de 11 ans, conçue in-vitro pour être compatible avec sa soeur Kate atteinte de leucémie, entame une poursuite judiciaire contre ses parents dans le but d'obtenir une émancipation médicale et ainsi cesser de subir des traitements douloureux pour tenter de guérir sa soeur.
Résumé
Anna vend un de ses bijoux à un pawn-shop pour payer un avocat pouvant la défendre. Elle lui explique sa situation. Lorsque Kate fut diagnostiquée leucémique et que ses parents n'ont pas trouvé aucun donneur potentiel dans la famille, un médecin leur a expliqué qu'il était possible, grâce à la génétique, de concevoir un nouvel enfant qui sera 100% compatible avec Kate. C'est ce qu'ils ont fait et depuis sa naissance, Anna donne à sa soeur des globules blancs, des plaquettes, de la moelle osseuse, etc. Plus elle vieilli, plus les procédures sont douloureuses, invasives et génèrent des effets secondaires importants. Maintenant que Kate a des troubles rénaux, la mère, Sara, désire qu'Anna donne un rein à sa soeur.
Le film explore légèrement le côté légal de la chose. Anna n'a pas 14 ans et n'est donc pas émancipée au sens de la loi de la Californie. Selon sa mère, elle n'a pas la capacité de prendre ce type de décision. L'avocat d'Anna allègue de son côté que tout don d'élément biologique doit se faire dans un consentement libre et que si Anna n'est pas d'accord, personne ne peut la forcer. Il explique aussi qu'avec un rein en moins, il sera plus difficile pour Anna de faire du sport de haut-niveau ou tout simplement consommer de l'alcool sans risquer un problème médical.
Le film ne se concentre cependant pas sur le caractère légal ou non de la situation. Ce volet est rapidement mis de côté pour entrer sur le sujet important du film : l'éthique. Alors que la mère désire sauver Kate par tous les moyens possible, notamment affronter sa fille en cour, le père est beaucoup plus enclin à laisser Anna prendre une décision importante sur son propre corps. Évidemment, simplement le fait de prendre la décision de faire un enfant pour avoir des pièces de rechange pour un autre enfant amène un questionnement éthique en soi.
Critique
À mon avis, la force du film est l'idée. L'idée géniale est basée sur le roman du même nom de Jodi Picoult. Le sujet est extrêmement controversé. Peut-on faire un enfant pour tenter d'en sauver un autre? Est-ce que Anna est égoïste en refusant de donner un de ses reins à sa soeur qui va assurément mourir si elle ne le reçoit pas? Et si Anna donne un rein et que sa soeur décède quand même, Anna aura sacrifié sa qualité de vie pour rien? Que feriez-vous à la place d'Anna? À la place de sa mère? Si on me pose la question, je ne sais pas.
Ce que je sais par contre c'est que le film est très bien réussi. Le film ne tente pas d'être plus grand que son script. Il ne fait qu'être le plus vrai possible. L'histoire de Kate, c'est l'histoire de plein d'enfants dans le monde qui tente de vaincre une maladie plus grande qu'eux. L'histoire de Sara c'est l'histoire d'une mère, comme tant d'autre, qui ferait absolument tout pour voir grandir sa fille. L'histoire d'Anna, par contre, est unique. Ce qui rend le film intéressant c'est justement de s'intéresser à Anna, celle qui change les draps quand sa soeur vomie du sang, celle qui sacrifie une semaine d'école pour faire un don de moelle osseuse, mais surtout, celle qui est oubliée, qu'on ne voit pas, car on ne s'intéresse qu'à celle qui est malade.
J'ai trouvé le film très beau, très touchant et plutôt drôle et certaines scènes du film pleines de vie et d'espoir. J'ai aussi trouvé le personnage de Anna parfait et très bien équilibré. La jeune actrice Abigail Breslin rend très bien le personnage. La post-production a aussi fait un excellent travail que l'on réalise dès le tout début du film. Une juste utilisation de la narration faite par plusieurs personnages (plutôt qu'un seul) et de l'inaudible (lorsque l'on voit des personnages parler mais que l'on ne les entends pas).
Concernant les points négatifs, je trouve que le personnage de la mère est sur-représenté et celui du père sous-représenté. J'aurais aimé que l'on exploite un peu plus le point de vue du père qui préfère laisser son enfant prendre les décisions sur son propre corps. Aussi j'aurais préféré un film moins Hollywoodé, c'est difficile à décrire mais quelquefois, les films étasuniens ont des petits côtés agaçants que les films canadiens et anglais n'ont pas. Finalement, une trop grande utilisation des retours en arrière a réussi à me confondre deux fois.
Conclusion
En conclusion, un film mois lourd qu'il n'en a l'air, très touchant et qui soulève de grandes questions ou vous offre simplement un divertissement un peu différent. Avec Tout est parfait et Slumdog millionaire, ce film est dans mon Top 3 2009. Allez le louer, ça vaut la peine.
[Source de l'image : IMDB]
Dernière modification le 30/12/2009 @ 12:15 par Nick